CONTINUER SANS ACCEPTER | Exposition collective

VERNISSAGE & PERFORMANCES : SAMEDI 17 SEPTEMBRE | À PARTIR DE 17h30 | ENTRÉE LIBRE
DU DIMANCHE 18 SEPTEMBRE AU DIMANCHE 16 OCTOBRE 2022
CHAPELLE VENEL | 27 RUE VENEL | AIX-EN-PROVENCE

 

AVEC : ANTOINE BOUTE, STÉPHANE DE GROEF, JEAN-BAPTISTE GANNE, ADRIEN HERDA,
ROBERTE LA ROUSSE (CÉCILE BABIOLE ET ANNE LAFORÊT), YANN LEGUAY, ASH PERIER ET ŠPELA PETRIČ.

 

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À PROPOS DE L’EXPOSITION :

 

Dans le cadre de la Saison d’Automne de la Biennale Une 5ème Saison, Lab GAMERZ présente l’exposition collective Continuer sans accepter dans l’espace de la chapelle désacralisée de la rue Venel, site historique du centre-ville d’Aix-en-Provence. Le passé religieux privé du lieu, reconverti en imprimerie municipale, se mêle à ses fonctions actuelles de dépouillement des votes électoraux pour alimenter le caractère littéraire et manifeste de l’exposition. S’y rejoignent différentes formes de luttes subtiles et gestes subversifs : livres-boucliers, dictionnaire à la féminine, manuel d’instruction futuriste et hardcore, archives botaniques d’un crash boursier, prophétie électrique au discours chaotique, lecture spéculative d’un végétal…

 

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Continuer sans accepter réfère à cette option qui nous est proposée quotidiennement sur internet contre l’injonction existentielle de « tout accepter ». Elle résume significativement nos minces possibilités d’alternatives dans un univers technologique et médiatique en proie au profilage intrusif, au ciblage mercantile et à la surveillance. Comment renouer avec les enjeux d’émancipation, d’expérimentation, de partage de connaissances et de savoirs, que promettait l’avènement du réseau ?

 

Cette question anime l’ensemble des œuvres réunies dans cette exposition comme autant d’invitations à s’engager dans une recherche de futurs plus désirables pour notre monde.
Continuer sans accepter place la réappropriation du langage au centre des luttes, à l’endroit-même des changements sociétaux qui sont à l’origine de nouvelles relations à l’autre et aux savoirs. Les œuvres réunies utilisent le langage et ses mots comme différentes portes d’entrée vers l’altérité : l’internet, le végétal, le genre, l’économie, l’utopie sont autant d’entités avec lesquelles (se) débattre.

 

Ainsi procède Roberte la Rousse, pirate à deux têtes – Cécile Babiole et Anne la Forêt – dont le nom est d’abord emprunté à l’illustre dictionnaire puis féminisé pour mieux soutenir l’abolition «du genre dans la langue» et questionner la binarité du langage. Wikifemia prend la forme d’une visite de l’exposition et d’une revisite de l’encyclopédie Wikipedia, commentées en française et offrant un point de vue perspectiviste, historique et politique sur la représentation masculinisée des connaissances et des savoirs.

 

Stéphane de Groef, Adrien Herda et Antoine Boute rejoint par Ash Perier, à travers leur Manuel de Civilité Biohardcore (Noyau dur de la vie), nous proposent un tutoriel pour survivre au mieux (et avec humour) au nouveau paradigme mondial post-capitalocène. Leur vision futuriste sans compromis mêlant poésie incrédule, survivalisme et relations inter-espèces inattendues est condensée dans trente-six planches originales formant des dialogues sérendipiens entre humains, animaux, concepts capitalistes et utopie écologiste.
Avec Reading Lips, la bio-artiste slovène Špela Petric recréée une expérience de communion entre l’humaine et la plante, par un procédé de lecture sur les “lèvres” de ses stomates grossies au microscope. Cette lecture anthropomorphique d’une réalité, d’un cosmos tout entièrement « autre », peut dénoncer une vision colonialiste humaine du règne végétal, tout en encourageant l’intuition géniale de la scientifique et l’effort de communication entre deux mondes, étrangers quoique intrinsèquement unis.

 

Jean-Baptiste Ganne présente quant à lui un chemin de croix retraçant l’historique crise financière tulipomaniaque du 17 e siècle. Windhandel est une série de dessins de différents bulbes et tulipes, objets en leur temps de folles spéculations capitalistes et dont la valeur s’est effondrée subitement. Ces espèces sont ici directement menacées au sens littéral du terme par la présence d’armes policières et émeutières issues de la crise grecque de 2008. Cet herbier combattant, entre archive botanique et archéologie de la crise, rejoint, par son esthétique contestataire, la série de sculptures Book block du même auteur. S’inspirant des occupations étudiantes dans les universités italiennes faisant face aux forces policières, l’artiste marseillais s’est constitué une bibliothèque de boucliers improvisés aux effigies de couvertures de livres « protecteurs ». Les titres de recueils et leurs auteurs forment une barrière puissante de ressources poétiques, philosophiques et politiques.

 

Enfin, l’œuvre Volta propose, par une exploration introspective du réseau et du signal, un face-à-face de deux micros entre lesquels des impulsions pures se déchaînent donnant voix à un oracle électrique tourmenté. En soumettant le bruit d’internet à l’analyse d’un logiciel de reconnaissance vocale, une forme de digression verbale émerge en une suite de mots erratiques, une poésie bégayante et hésitante cherchant à qualifier la fonction et la nature de sa propre condition électrique. À travers ce dispositif de boucle systémique, Yann Leguay nous invite à confronter nos croyances face à la matérialité des modèles technologiques en exposant les fondements même de nos systèmes de communication. Il nous rappelle avec radicalité la formule de Marshall Mc Luhan : « The medium is the message » 1 ou « Le message, c’est le médium ».

 

Spéculations poétiques autour du devenir humain, intuitions d’avenir aux relations poreuses, l’exposition vous invite, par quelque moyen que ce soit, à explorer différents protocoles de communication comme autant de stratégies mises en œuvre pour libérer la parole et la
pensée.

 

 

1 (du livre Understanding Media: The extensions of man ( Pour comprendre les médias ), publié en 1964 et traduit en français en 1968)

 

« VOLTA » est une œuvre produite par la plateforme OVERTOON
« Book Block » est une œuvre issue de la collection FRAC P.A.C.A.

 

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PROGRAMME DE LA SOIRÉE DE VERNISSAGE & PERFORMANCES | SAMEDI 17 SEPTEMBRE | À PARTIR DE 17H30 :

 

18H30 : Wikifémia – Révisions, une performance de Roberte la Rousse (Cécile Babiole et Anne Laforêt) | https://wikifemia.org/

Cette performance propose à la fois de réviser nos classiques à partir d’articles de Wikipédia consacrées aux actrices historiques qui ont construite la réflexion sur la genre (par exemple, Monique Wittig), mais aussi de réviser à la sens de rectifier, c’est-à-dire de pointer les biaises qui ne sont pas absentes des articles de Wikipédia et d’apporter des corrections ou compléments (c’est la cas pour l’article dédiée à Georges Sand par exemple). Une sélection de biographies de femmes appartenante à différentes courantes de pensée et de pratique témoigne de la diversité des femmes remarquables qui nous tiennent à cœur (la mouvement Chipko en Inde, Françoise d’Eaubonne, Annie Sprinkle, Monique Wittig, Joanna Russ, Nnedi Okorafor, Ni una menos, George Sand, Virginia Woolf, les Guerilla Girls, La Barbe,
Trotula de Salerne etc).
La performance prend la forme d’une lecture « marchée » à la milieu de la publique à la sein d’une exposition.

 

20H : Sortie de résidence, Antoine Boute & Ash Perier | https://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_Boute

Une déclinaison montagneuse de la dégaine mentale biohardcore, avec tout ce que cela comporte de connectique de l’extrême avec les tas, les strates, les lumières, les pierres, leurs habitantes et leurs habitants, végétaux, animaux, champignonesques, visibles, absentes, cachées, invisibles ou spectraux ; spectralité fantasmée de tout un peuple biohardcore à inventer, activistes paléolettristes biohardcores qui sortent de l’imagination pour se planquer parmi tout ça, astucieusement fomentent des scenarios catastrophes, catastrophiquement pointus pour jouer et déjouer la délicatesse de la situation – oui car la situation est délicate, en général et en particulier, toujours-déjà, de l’extracosmique à l’infra-nucléaire : il y a une délicatesse de la situation à chopper, c’est-à-dire s’y rendre sensible – se rendre sensiblement égal à la situation délicate : voilà l’astuce pour faire sortir de son imagination un petit peuple catastrophique d’activistes paléolettristes biohardcores c’est-à-dire qui surfent sur une radicale déconstruction sonore du langage, écarquillent leur chair aux mots jusqu’à les faire toucher la moelle de l’os de la difficile fête permanente de la délicatesse ambiante. Paleo veut dire « ancien » : la transe vocale induite par le paléolettrisme permet une connectique au moins imaginaire avec toutes sortes de présences/absences, spectrales ou pas du tout, à travers les strates et les couches et les amoncellements de traces et constructions que toutes ces formes de vie ont fomenté depuis le big bang. La transe vocale biohardcore paléolettriste met le cerveau et les sens pile dans l’axe du noyau dur (hardcore) du vivant (bio), fonce droit à travers l’amoncellement des strates et des traces pour toucher de loin, fantasmatiquement, et
être touché en retour, par plein d’êtres, personnes, personnages, entités, ambiances, semences pour commettre des
textes qui leur prêtent voix, les font s’agencer, vivre, mourir et toutes ces sortes de choses que l’on trouve dans les
blagues, les romans et les manuels de civilité.
Toucher et être touché par ces entités, imaginaires ou non peu importe, est affectif, émotif : cette sensibilité exige du pathos ; mais ici il s’agit de les toucher à travers les couches et les temps : toucher de « loin », qui se dit télé en grec ancien : télé + pathos = télépathie, toucher et être touché de loin. La télépathie paléolettriste biohardcore est une méthodologie (une blague méthodologique cependant très sérieuse) qui semble pas mal pour entrer en résonance avec le potentiel magique de la montagne Sainte-Victoire.

 

21H30 : OOTIL, live de Yann Leguay | http://www.phonotopy.org/ootil.html

Géographie irrationnelle d’un tas de gravier électronique. Entre minimal expé et abstract dub , c’est sous le nom de Ootil que Yann Leguay dévie de ses projets plus matérialistes pour explorer le territoire du synthé modulaire. Moitié de Cancellled (en duo avec Aymeric de Tapol), fondateur de phonotopy, il est édité sur divers label tel que TTT, Vlek, ArtKillArt, Consumer Waste…

 

 

INFOS PRATIQUES :

 

CHAPELLE VENEL : 27 Rue Venel – 13100 Aix-en-Provence
Entrée libre | Accueil des publics scolaires sur réservation – contact@lab-gamerz.com
Ouverture mercredi, samedi : 10h-12h30 ; 15h-19h
Ouverture jeudi, vendredi, dimanche : 15h-19h
Informations : www.lab-gamerz.com

 

LES PARTENAIRES :

 

Remerciements :
FRAC P.A.C.A. pour le prêt de l’installation « Book Block »
Ecole supérieure d’art Félix Ciccolini