FÉLIX BLUME | Exposition monographique

DU SAMEDI 26 MARS AU 15 MAI 2022
MUSÉE DES TAPISSERIES | AIX-EN-PROVENCE
EXPOSITION | PROJECTION | RENCONTRE

 

VERNISSAGE : SAMEDI 26 MARS | À PARTIR DE 18h30 | OUVERTURE JUSQU’À 22H
WEEK-END INAUGURAL DE LA BIENNALE SAMEDI 26 & DIMANCHE 27 MARS | ENTRÉE LIBRE
NUIT EUROPÉENNE DES MUSÉES | SAMEDI 14 MAI | 19h À MINUIT | ENTRÉE LIBRE

 

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Pour l’inauguration de la Biennale « Une 5ème Saison », M2F Créations | Lab GAMERZ consacre une exposition à l’artiste Félix Blume.
Ingénieur sonore et preneur de son pour le cinéma, Félix Blume développe un travail centré sur l’écoute, qui nous invite à transformer notre perception de l’environnement par le biais du son.

 

Pour cette saison de printemps, l’exposition rassemble au Musée des Tapisseries, l’installation « Essaim », issue des résidences du Lab GAMERZ en coproduction avec D.D.A. Contemporary Art ainsi que la série de vidéos « Son seul » réalisée tout autour du monde depuis ces dix dernières années.

 

Avec l’œuvre « Essaim », les voix de 250 abeilles s’entremêlent dans l’espace pour recomposer l’expérience sonore et immersive d’une colonie en plein vol. La série « Son seul » se compose de trente cinq films courts, donnant à voir et à entendre les situations de « chasses aux sons » auxquelles Félix Blume se livre lors de différents tournages.

 

Cette exposition nous invite à une exploration de tous ces paysages sonores, à l’écoute des voix qui les composent, au-delà des mots.

 

Exposition

 

 

INTENTIONS CURATORIALES :

 

La sélection d’œuvres de Félix Blume réunies dans l’exposition au Musée des Tapisseries (la série de vidéos Son seul / Wildtrack, l’installation sonore Essaim) et à l’École d’Art d’Aix-en-Provence (la projection du film Curupira, bête des bois) répond à la volonté d’emmener les regardeurs vers l’expertise singulière que l’artiste nous propose du son, de faire glisser le regard vers l’écoute et inversement, d’attirer enfin l’attention vers le contrat sensible « audio-vision » posé par Michel Chion dans les années 90 : on ne voit pas la même chose quand on entend, on n’entend pas la même chose quand on voit.1

 

Dans la série de vidéos Son seul / Wildtrack, les trente-cinq plans cinématographiques fixes et brefs offrent en premier lieu un environnement que l’on se hâte d’observer, dans lequel l’œil se promène et projette son imagination. Ces scènes filmées tout autour du monde sont autant de contextes de tournages desquels Félix Blume – alors preneur de son – se détourne et qu’il se réapproprie, afin de travailler sur ses captations et alimenter une réserve de matière sonore, de « sons seuls » (ou wildtracks).
Nous nous installons dans la scène : un arbre sur fond de ciel bleu, des pêcheurs à un quai, un carrefour urbain, des enfants jouent au cerceau avec des pneus. Le son, cependant, n’est pas celui ambiant de la scène entière ; il semble être comme hors-champ, son volume et son intimité interrogent le large cadrage de l’image, et un décalage inhabituel entre audio et vision se crée dans notre cerveau bien éduqué par le cinéma. C’est l’irruption de l’artiste et le cheminement de sa perche, outil enregistreur que l’œil suit dans le cadre, qui oriente notre écoute et nous permet d’accéder à une approche alternative de la scène comme parcourue à la ‘loupe auditive’. Nous sommes dès lors équipés de l’ouïe fine technologique, d’une perception surhumaine, de l’oreille exacerbée et concentrée du micro. L’équipement prolonge le corps de l’artiste tout en l’affranchissant du contexte sonore ambiant, l’esseulant dans sa quête à la finalité précise et inconnue du spectateur ; un détail de l’environnement est ainsi valorisé par son identité sonore, extraite physiquement de son milieu et proposée à l’écoute. En jouant ces saynètes insolites, de l’ordre de la performance où le corps entre en jeu, de la composition tendant au sculptural par l’élaboration de stratagèmes ingénieux et parfois périlleux, il nous fait prendre en considération ce détail, et apprécier pleinement sa présence.

 

Un soin identique de la singularité au sein d’un ensemble est notable lorsqu’il enregistre une abeille seule, prélevée pour un court instant de son environnement systémique et de sa communauté biologique. Chacune des nombreuses « abeilles » composant l’essaim de
l’installation du même nom bourdonne de sa « voix » propre, chante son phrasé et râle de tout son corps d’être coupée dans sa course aux fleurs et sa courte vie pour nous être présentée. En ajoutant ses multiples individualités, Essaim reconstitue ainsi le son ambiant d’une colonie d’abeilles en plein vol, dont nous aurions le réflexe de croire qu’elle n’a qu’une voix unanime. L’insecte eusocial n’a en vérité pas de « voix » : le battement de ses ailes et la résonance dans son thorax provoquent en revanche le bourdonnement, qui pour nous devient langage, signal, chant, lorsque la fréquence du battement en modifie le son et l’accélère ou l’aggrave, traduisant un état d’excitation, de calme ou d’anxiété. C’est cette physicalité du son comme vibration qui pousse à l’analogie techno-organique entre la membrane du module « abeille » de l’installation (composé d’un haut-parleur et d’un circuit électronique) et le corps vibrant de l’animal enregistré ; nous sommes face à l’un comme à l’autre dans une véritable altérité, et notre étonnement reste intact.

 

L’ensemble proposé est un espace pénétrable, contrairement à un essaim d’abeilles en plein vol ; nous accédons ainsi à l’intimité de la colonie, et fantasmons à devenir ‘abeille’ parmi les abeilles, à l’écoute des informations vibratoires de notre nouvelle espèce.

 

Avec Essaim, comme dans Son seul / Wildtrack, l’artiste une fois de plus « s’adonne à documenter le patrimoine sonore de la nature et du monde »2 , parcellant phoniquement un environnement et le réassemblant en un paysage sonore.

 

1 Frédéric Dallaire, 2008, à propos de Michel Chion, L’audio-vision, Nathan, 1990
2 Félix Blume dans L’usage sonore du monde, Entretien avec Félix Blume et Sophie Berger, par Céline Develay Mazurelle, Rfi, 2021

 

INFOS PRATIQUES :

 

Entrée libre dans le cadre du week-end inaugural de la « Biennale une 5ème Saison » le samedi 26 et dimanche 27 mars 2022
Entrée libre dans le cadre de la Nuit des Musées le dimanche 15 mai
L’ensemble de la programmation liée à l’exposition est susceptible d’être modifié en fonction de l’évolution des contraintes sanitaires.
> MUSÉE DES TAPISSERIES
28 place des Martyrs de la Résistance – 13100 Aix-en-Provence – Tél. : 04 88 71 74 75 – Parking : Rotonde, Pasteur
Le musée est ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 10 h à 12h30 et de 13h30 à 17h00 et à partir du 15 avril de 10h à 12h30 et de 13h30 à 18h.
TARIFS :
> Tarif normal: 3,70 €
> gratuit chaque 1er dimanche du mois
> gratuit sous condition et présentation d’un justificatif
> gratuit jusqu’à 26 ans
> Adhérent au dispositif: City Pass aix-en-provence
> Visite commentée (droit d’entrée inclus) 5€30 uniquement sur réservation.
> Différentes actions de médiations, scolaires et hors temps scolaire, sont proposées
dans le musée.
Uniquement sur réservation.
Renseignements et inscription: 04 42 91 88 74 ou animationpavillon@mairie-aixenprovence.fr.
aixenprovence.fr/Musee-des-Tapisseries facebook / instagram : Les Musées d’Aix

 

MERCREDI 30 MARS, À 17H | ÉCOLE SUPÉRIEURE D’ART D’AIX-EN-PROVENCE FÉLIX CICCOLINI
CURUPIRA, BÊTE DES BOIS | UN FILM DE FÉLIX BLUME | PROJECTION & RENCONTRE
DANS LE CADRE DE LA BIENNALE « UNE 5ÈME SAISON »

 

Curupira-félix-blume-M2F Créations-Lab GAMERZ-Ecole supérieure d'art Félix Ciccolini-Aix-en-Provence-projection-rencontre

 

Amphithéâtre de l’École supérieure d’art Félix Ciccolini
Application des règles sanitaires en vigueur

 

CURUPIRA, Bête des bois | France | 2018 | 35 minutes | HD |

 

Au cœur de l’Amazonie, les habitants de Tauary nous invitent à écouter les sons de leur forêt, avec ses oiseaux et ses animaux. Certains sons étranges apparaissent pourtant : une créature rôde entre les arbres. Parmi ceux qui l’ont déjà entendue, très peu l’ont vue, et ceux qui l’ont rencontrée n’en sont jamais revenus. Elle charme, elle enchante, elle rend fou, elle emmène les gens, elle les pousse à se perdre : chacun la raconte à sa manière et tente de décrypter ses appels. Curupira, bête des bois nous emmène à la recherche de cet être : une réflexion sur les mythes et sur leur place dans le monde contemporain, un thriller sonore en pleine jungle.

 

À PROPOS DE FÉLIX BLUME

 

Félix Blume (France, 1984) est artiste sonore et ingénieur du son. Il vit actuellement entre le Mexique, le Brésil et la France.
Il façonne le son comme une matière pour créer ses pièces sonores, ses vidéos, ses actions ou installations. Son travail, centré sur l’écoute, nous invite à transformer notre perception de l’environnement. Il utilise l’espace public tant comme lieu d’expérimentation que comme lieu de présentation de ses projets, effectués souvent en collaboration avec des groupes de personnes. Il est intéressé par les mythes et l’interprétation contemporaine que l’on peut en faire, par le dialogue entre les humains et le contexte – naturel ou urbain – qu’ils habitent, par ce que les voix nous racontent, au-delà des mots.

 

Ses pièces sonores ont été diffusées par des radios du monde entier. Il a reçu le prix du “Paysage sonore” pour sa pièce vidéo-sonore Curupira, bête des bois (2018) et le prix “Pierre Schaeffer” pour son travail Les Cris de Mexico (2015) au festival Phonurgia Nova Awards.
Il a participé à de nombreux festivals et expositions tels que LOOP Barcelona (2015), CCCB Barcelona (2015), Tsonami Arte Sonoro Chile (2015, 2018), Fonoteca Nacional Mexico (2016), Ex Teresa Mexico (2016, 2018), CENTEX Chile (2017), CTM Berlin (2017), Belluard Festival (2018), Arts Santa Monica Barcelona (2018), la Biennale de Thaïlande (2018) et la Berlinale (2019) entre autres.

 

 

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